mercredi 10 décembre 2008

#Demoliciòn integral#




Tout commença ce jour là, lorsque j’entrai dans le bar tabac sur le chemin du métro pour y acheter des timbres. Tout commença lorsque je décidai soudain en attendant dans la file, que tout irait de plus en plus mal, approuvée par le regard vitreux des quelques habitués au comptoir et une musique désuète de mon enfance en fond sonore. Tout irait de plus en plus mal, pathétiquement.
Il y avait vraisemblablement quelque chose de facile dans cette certitude, comme un courant que l’on tente de dévier et qui un jour, malgré les digues, reprend son lit d’origine, sans forcer, juste parce tout le reste a lâché.
Une fois sortie, je me dirigeais vers mon appartement, et sur le passage piéton il me sembla ressentir une sensation analogue à celle d’un fleuve qui coule sereinement vers son embouchure. Une telle décision aurait dû être douloureuse, je ne ressentait pourtant qu’une extrême confiance : Une imperméabilité à toute épreuve. Et je n’aurai su expliquer pourquoi, mais lorsque j’arrivai au début de la rue dans laquelle je logeais, je remarquais pour la première fois des travaux de démolition qui avaient dû commencer depuis plusieurs semaines, à en juger l’avancée du chantier. Cette découverte m’émut : tout en sachant qu’il serait vite comblé, je m’inquiétais de savoir jusqu'à quand ce trou resterait-il béant.

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