Une jeune femme se tient de dos face à la mer, elle porte une légère robe noire et ses pieds nus s’enfoncent dans le sable. Le ciel blanchâtre donne une couleur verte à la mer, à la surface de l’eau, quelques balises jaunes et oranges flottent dans le lointain. La femme tente de se réchauffer les épaules, le vent froid soulève ses cheveux bruns. « Pourquoi reste t-elle là, pourquoi donc ne rebrousse t-elle pas chemin ? » se demanda S. ne pouvant détacher son regard de la photographie qu’elle venait de trouver dans le magazine qu’elle feuilletait distraitement. L’image n’avait pourtant rien d’extraordinaire, mais S. resta un moment interdite face à la page qu’elle venait de découvrir.
Elle ne comprit pas tout de suite ce qu’il s’était produit à ce moment-là et se contenta d’abord de refermer le journal en prenant soin de laisser la photo en première page. L’abandonnant sur le canapé, elle s’assit par terre un moment face à la baie vitrée. Son esprit la tiraillait depuis quelques jours, se fixant sur chaque petite parcelle de son entourage, il divaguait sans cesse, il ne la quittait plus, jusque dans la nuit, où il chuchotait encore le long de la vitre éclairée par les réverbères. S. rigola un moment sans s’en rendre compte. C’était un rire lassé : que pouvait-elle contre cela ? et cette jeune fille sur la photo, que pouvait-elle face la mer ? nager fébrilement vers l’horizon ? courageusement se débattre pour finalement se laisser glisser vers le fond ? voilà pourquoi peureusement, elle restait au bord, frôlant du bout des orteils l’écume, sans avoir d’autre choix que celui de ne pas aller plus loin. Alors, pourquoi ne s’en retournait-elle pas ? pourquoi s’acharnait-elle à rester à la limite du rêve, sur ce bout de terre mangé par les vagues, au delà duquel l’espoir s’évapore avec l’eau de mer ?
S. balança sa tête en arrière, tout ceci n'avait aucun sens.
Elle ne comprit pas tout de suite ce qu’il s’était produit à ce moment-là et se contenta d’abord de refermer le journal en prenant soin de laisser la photo en première page. L’abandonnant sur le canapé, elle s’assit par terre un moment face à la baie vitrée. Son esprit la tiraillait depuis quelques jours, se fixant sur chaque petite parcelle de son entourage, il divaguait sans cesse, il ne la quittait plus, jusque dans la nuit, où il chuchotait encore le long de la vitre éclairée par les réverbères. S. rigola un moment sans s’en rendre compte. C’était un rire lassé : que pouvait-elle contre cela ? et cette jeune fille sur la photo, que pouvait-elle face la mer ? nager fébrilement vers l’horizon ? courageusement se débattre pour finalement se laisser glisser vers le fond ? voilà pourquoi peureusement, elle restait au bord, frôlant du bout des orteils l’écume, sans avoir d’autre choix que celui de ne pas aller plus loin. Alors, pourquoi ne s’en retournait-elle pas ? pourquoi s’acharnait-elle à rester à la limite du rêve, sur ce bout de terre mangé par les vagues, au delà duquel l’espoir s’évapore avec l’eau de mer ?
S. balança sa tête en arrière, tout ceci n'avait aucun sens.